Vijay et Sharda pourraient bien avoir envie de les faire aussi, mais chasse gardĂ©e ! Faire nos courses c’est bien plus que faire le plein de yaourts, cĂ©rĂ©ales, pĂątes, kiwis… Faire nos courses dans notre quartier Ă Defence Colony c’est s’intĂ©grer, marcher, communiquer et comprendre le fonctionnement de tout un pays. Ca vous tente de venir avec nous ?
Nos courses, on les fait Ă pieds, dans notre quartier, chez nos commerçants de proximitĂ©. Et pourtant, il existe toute une organisation de shopping extrĂȘmement bien rodĂ©e ici en Inde avec Whatsapp comme plateforme de commandes et une armĂ©e d’indiens pour les prĂ©parer et les livrer Ă domicile. Parfois, c’est bien pratique et on en profite au nom d’un rĂ©approvisionnement en viande de bĆuf (uniquement possible auprĂšs de revendeurs en ligne;-). En dehors de ça, on prĂ©fĂšre marcher direction Defence colony main market.

Je vous propose de nous accompagner par les mots (et n’essayez pas de rendre l’expĂ©rience plus vraie avec google street view, street view n’existe pas en Inde. Une histoire avec le Pakistan et/ou avec les pauvres et la saletĂ© pas assez photogĂ©niques?) : en sortant de l’immeuble, disons « good morning » avec le namaste des mains Ă Mauria, notre gardien de jour. On se trouve alors sur Chakrabarti Vithi road. Prenons ce chemin sur la droite, puis Ă gauche Shahib Dalijinder Singh Vithi road, Ă droite encore sur Arjun Marg et on arrive Ă Defence colony main market.
On a marchĂ© 500 mĂštres, vous ĂȘtes en nage c’est normal. Le rapport Ă la marche est tellement diffĂ©rent ici ! Il fait chaud, on marche avec les voitures, les vĂ©lo-rickchaws, les auto-rickchaws, les motos. Les vaches et les chiens ont eux aussi pris leur quartier dans le quartier. Et puis les travaux et la pluie peuvent avoir transformĂ© la route en un chemin difficile d’accĂšs. Alors, on y va doucement et on prend le temps de se frotter au monde qui grouille dehors : il y a les gardiens (d’immeuble) qui dorment, qui discutent ensemble et qui rodent passivement dans les rues. Il y a aussi la middle class indienne qui entre ou sort de leur voiture – qu’ils ne conduisent pas. Il y a les maid avec les quelques provisions nĂ©cessaires pour le dahl et les parathas du lunch, les vendeurs ambulants, les hommes, les femmes et enfants qui s’activent Ă la construction d’un nouvel immeuble… On prend aussi le temps d’observer les autres immeubles qui, pour la plupart, sortent d’un autre temps (pourtant pas plus lointain que les annĂ©es 60, date de construction du quartier). Et puis enfin, on prend le temps de constater encore et encore ce contraste entre la luxuriante nature et la rudesse de l’environnement façonnĂ© par l’Homme…

Fermons cette parenthĂšse sur « notre » environnement et retour Ă Defence Colony market. Les enfilades de devantures de fortune impressionnent un peu, je vous l’accorde. Et on a peine Ă croire que derriĂšre, il y a des primeurs, restaurants, mais aussi des papeteries, pharmacies, vendeurs en Ă©lectromĂ©nager, superettes bio, pas bio, de jeux, pour animaux, des vendeurs de lait, de silver, de vĂȘtements… Bref, tout ce qu’il faut pour faire ses courses et qu’on a l’habitude de retrouver en grandes surfaces chez nous.
Premier arrĂȘt Ă Nature’s Soul, l’un des fameux magasins bio de New Delhi ouvert depuis 4 ans et qui occupe une surface d’environ 20 m2.
Avec Arjun, le gĂ©rant (vrai rouquin from India), on a vite retrouvĂ© nos repĂšres de bobos st-mauriens : quinoa, farine complĂšte, tofu… Et puis avec Arjun, on communique et ça fait juste du bien ; il parle (bien) anglais, il vient au devant de nous pour s’enquĂ©rir de notre mood ou besoins du jour. Mais bon, chez Arjun, il n’y a pas de papier toilette, de sucre blanc, de lessive et autres denrĂ©es qu’on achĂšte pas bio parce que tout le monde le sait, le bio c’est cher đ


Alors, en route pour le Defence Store. LĂ aussi, on a nos habitudes. On communique moins, on sourit juste et on entre au cĆur d’une vraie organisation commerçante indienne : une bonne dizaine d’hommes pour ranger, ouvrir la porte, nous remettre et tenir le panier de commissions, le vider puis d’autres encore pour encaisser.
Bon, on a le PQ, le quinoa et le tofu. Cap Ă prĂ©sent sur notre primeur sikh, ouvert « since 1960 » (vous vous souvenez? L’annĂ©e de crĂ©ation du quartier…đ).

Ici, Emmanuelle y trouve ses mangoes prĂ©fĂ©rĂ©es, Agathe ses pears et kiwis gold et puis JĂ©rĂŽme et moi, nos papaya, nos pineapple, sugar apple… Eh oui, faire ses courses, c’est aussi devenir incollable sur les noms anglais (parfois Hindi) des fruits et lĂ©gumes du coin.
VoilĂ , je crois qu’on est bon pour tenir 2, 3 jours. On peut rentrer, reprendre le mĂȘme chemin pris Ă l’aller. Je vous prĂ©viens, il n’est pas rare qu’une fois dans notre rue Chakrabarti Vithi road, je reçoive un message Whatsapp de Sharda : « Madam can you buy tomatoes please ? ». Ok, pas de panique et surtout, pas la peine de faire demi-tour au risque de perdre Ă nouveau 1/2 litre d’eau. Non, on profite du concept « primeurs ambulants » et on se rĂ©approvisionne en tomates. Avec eux, pas de communication, un seul vendeur et surtout un seul Ă©tale sur charrette un peu branlante, mais toujours fraĂźchement chargĂ©e de fruits et lĂ©gumes!

Cette fois, c’est vraiment bon, on peut rentrer ! Et avec un peu de chance, cette balade on la fera ensemble pour de vrai tout bientĂŽt. Une rumeur court que les visas rĂ©ouvriraient d’ici un petit mois. Alors, qui sera le premier ?

INA market vs DefCo market
Pour la petite histoire, on nous parlait souvent du fameux INA market de New Delhi ! Il y a quelques semaines, on a eu envie d’aller voir si ça pouvait ĂȘtre mieux, quitte Ă utiliser la voiture… On y est allĂ©s et on y a tout trouvĂ©, c’est vrai. Pas bio, c’est certain aussi. Avec beaucoup de viandes, on est d’accord. Et c’est peut-ĂȘtre sur cet aspect qu’on a Ă©tĂ© un peu freinĂ©, voire dĂ©cidĂ© Ă retourner Ă « notre » Defence Colony main market !
GĂ©nial cette dĂ©couverte du pays, organisation, amĂ©nagement, routes, alimentation, via les courses! TrĂšs bien Ă©crit et mis en voix avec les deux demoiselles đ
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Merci Sandra! C’Ă©tait un vrai plaisir de vous imaginer Ă mes cĂŽtĂ©s pour Ă©crire ce texte âșïž
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Du plaisir Ă 100% lors de la lecture de tes Ă©crits Laurence… đ
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Hello Lou, heureuse de savoir que tu apprĂ©cies đ Belle fin de week end!
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Merci beaucoup pour cet excellent reportage sur votre marché de proximité. Bravo Laurence
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Merci papa! Je prĂ©pare le terrain pour que vous ne soyez pas trop dĂ©paysĂ©s quand vous viendrez đ
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Merci ! On s’y croit !
Et tellement « nature » le tĂ©moignage d’Agathe et Emmanuelle qui partent acheter des fournitures ! L’aventure au coin de la rue !
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Hello Anso, c’Ă©tait extra de les voir heureuses d’y ĂȘtre allĂ©es seules ! Et je remercie le micro car Agathe m’a confiĂ© que ça valait le coup de raconter le dĂ©roulĂ© seulement si c’Ă©tait pour le blog âșïž
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JâapprĂ©cie tellement voyager par lâimagination grĂące Ă tes Ă©crits (si bien Ă©crits) Ă tes superbes photos et aux enregistrements vocaux. Merci encore. A bientĂŽt
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Hello Coralie, merci pour ton message! De vous savoir tout prĂšs de nous grĂące aux articles c’est le top đ Et la bonne nouvelle du jour c’est que vous allez tout bientĂŽt pouvoir venir en vrai (l’Inde sera ouverte aux touristes Ă partir du 15/10:-))))
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TrĂšs belle balade !! Il ne manque plus que les odeurs et on sây croirait…
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Pas sĂ»re sĂ»re que tu apprĂ©cies de suite les odeurs đ Il faut y aller par Ă©tape en Inde đ
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