📝 Aller au temple, ou pas ;-)

Jeudi 11 mars dernier, c’Ă©tait Maha Shivatri, un jour de fĂȘte pour les hindous, en l’honneur de Shiva et de son mariage avec sa premiĂšre femme, la dĂ©esse Parvati. A cette occasion, Sharda nous a accompagnĂ© au Temple, l’un de ceux tout prĂšs de chez nous. Une expĂ©rience qui a marquĂ© pour moi le dĂ©but d’un passage un peu Ă  vide 😉

Emmanuelle au temple et la réincarnation

Et toi papa ? Et toi maman ?

Le lendemain matin, Sharda Ă©tait lĂ , plus qu’heureuse d’avoir pu nous amener au temple. Autour de notre petite « cĂ©rĂ©monie » du thĂ© du matin, nous en avons reparlĂ©, avec tendresse pour ma part et Ă©motion pour Sharda. Et puis, alors que je me dirigeais vers la cuisine pour dĂ©poser ma tasse dans l’Ă©vier, Sharda m’interpelle un peu gĂȘnĂ©e. Elle souhaite me prĂ©ciser qu’il existe deux rĂšgles Ă  respecter si jamais je souhaite y retourner (au temple) : ne pas manger de viande et pour les femmes, ne pas ĂȘtre indisposĂ©es ; c’est trop « impure » pour les dieux.

Je lui dis alors que je ne comprends pas. Eh oui! La femme europĂ©enne que je suis, qui s’est dĂ©battue avec l’arrivĂ©e de sa pubertĂ© et qui tend Ă  apprendre aujourd’hui Ă  ses filles que la transformation et le fonctionnement d’une femme c’est beau, a Ă©tĂ© violemment secouĂ©e. Les rĂšgles sont impures aux yeux des Dieux… Difficile Ă  digĂ©rer et urgentissime d’en parler Ă  ma sƓur, alors enceinte jusqu’au coup.

Au tĂ©lĂ©phone, quand je lui dĂ©blatĂšre mon humeur du jour, je commence Ă  ĂȘtre indisposĂ©e… des intestins. De son cĂŽtĂ©, elle pressent que sa petite fille ne va pas tarder Ă  sortir ; je suis loin d’elle, de ce grand Ă©vĂ©nement, je suis Ă  J+2 mois de mon arrivĂ©e en Inde, mon corps et mon esprit sont clairement en surchauffe avec les Ă©pices, les dhals, le bruit, les regards insistants, le conflit dieux / ragnagnas… Bref, l’indigestion prendra officiellement ses quartiers la nuit suivante (pour 7 jours) et ma sƓur accouchera le jour mĂȘme Ă  16h16 d’une trĂšs jolie AnaĂŻs.

Pendant ces 7 jours de larvitude forcĂ©e, j’ai eu le temps de rĂ©flĂ©chir Ă  tout cela et je crois trĂšs fort en ma grande capacitĂ© Ă  exprimer par le corps mes « conflits intĂ©rieurs ». Bon, JĂ©rĂŽme, lui, croit aussi que j’ai trĂšs bien pu manger un truc vraiment pas bon😅.

Quoiqu’il en soit, cette semaine Ă  vide m’a forcĂ©e Ă  rester calme et Ă  observer (dans les grandes lignes, une posture trĂšs indienne) et prendre le temps d’appeler amis et familles qui me font du bien. Quelques conclusions en sont ressorties : la France me manque mais j’y retourne dans un mois pour recharger mes batteries affectives, je ne suis pas destinĂ©e Ă  Ă©pouser la culture indienne mais Ă  y cueillir ce qui peut ĂȘtre beau et bon (premiĂšre petite liste : leur amour des arbres, des fleurs et des couleurs, une nonchalance reposante et leur regard non pas « insistant » mais peut-ĂȘtre contemplatif?) et enfin, je ne retournerai pas tout de suite au Temple : trop peur qu’on checke ma culotte;-)

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