
En octobre, on a vu fleurir autour des feux des grands carrefours de New Delhi des bonhommes verts et blancs parĂ©s de panneaux « on / off ».
En sachant que le Monsieur souriant sur le panneau est le « ministre en chef » de l’Ă©tat de Delhi, Arvind Kejriwal, je me suis dit qu’il s’agissait peut-ĂȘtre d’un « lobbying » politique dans une pĂ©riode oĂč ce dernier tente, en vain, de tenir tĂȘte au « Grand Monsieur » Modi…
En réalité, mes spéculations politiques ont vite tourné court suite à simple échange avec Vijay, notre chauffeur.
Ces bonhommes sont lĂ pour inciter les conducteurs Ă couper le moteur de leur vĂ©hicule Ă l’arrĂȘt. L’objectif est de limiter les Ă©missions de gaz et de prĂ©venir les si cĂ©lĂšbres pics de pollution de la capitale qui commencent en novembre.
J’ai Ă©tĂ© sceptique : un simple « off » est-il suffisant ? Non, c’est certain, mais il permet peut-ĂȘtre une prise de conscience individuelle et collective. Alors ok, va pour le « on / off de M. Kajriwal »…
Mais mon scepticisme s’emballe ces derniers jours. On respire depuis dĂ©but novembre un air non pas polluĂ© mais toxique ici Ă Delhi. A l’Ă©vidence, le « off » n’a pas servi Ă grand-chose pour le moment.
On s’interroge sur la circulation : est-elle si dense en comparaison avec d’autres capitales ? Et puis, l’activitĂ© industrielle Ă Delhi n’est pourtant pas si importante… On apprend aussi que les traditionnels brĂ»lis du Pendjab, un Ă©tat au nord de Delhi, sont grandement responsables de ce nuage toxique qui se bloque au-dessus de la capitale (de part sa configuration face Ă la chaĂźne de l’Himalaya). Les agriculteurs pendjabis sont eux-mĂȘmes bloquĂ©s dans leur pratique, n’ayant pas d’autres moyens ou aides pour la faire Ă©voluer.
Alors, quelles autres grandes dĂ©cisions sont ou vont-elles ĂȘtre prises ? Ben Ă©coutez, on ferme une nouvelle fois les Ă©coles Ă Delhi. Les enfants indiens qui viennent tout juste de remettre leur frimousse devant le tableau noir doivent une nouvelle fois rester chez eux, dans des logements tout aussi polluĂ©s que leur Ă©cole. Quoi d’autre ? Ah oui, et si on envisageait un nouveau lockdown ? On les connait bien maintenant ; alors allons-y et fragilisons une nouvelle fois une Ă©conomie oĂč les plus pauvres sont dĂ©jĂ les grands perdants…
Promis, la photo de dĂ©cembre sera plus positive et mon ton moins cynique đ